Étienne Roda-Gil, né Estèva Roda Gil le 1er août 1941 à Montauban (Tarn-et-Garonne) et mort le 31 mai 2004, à Paris 13e, est un auteur de chansons et dialoguiste français. Il fut aussi un militant libertaire proche des anarcho-syndicalistes de la CNT. Le jeune Estèva est issu d'une famille de combattants républicains espagnols exilés. Son père, Antonio Roda Vallès, né à Vinaròs (Espagne), le 13 juin 1908, peintre en voiture, ouvrier typographe puis «militant libertaire de la CNT», commissaire général, membre de la colonne Durruti, puis maquisard français, et sa mère, Leonor Gil García, née à Badalone (Catalogne, Espagne) le 15 août 1915, sans profession, ont fui le franquisme début 1939. Sa langue maternelle fut le catalan, que parlaient ses deux parents. Dès son arrivée en France, son père est interné au camp de Septfonds (Tarn-et-Garonne) où, dès février 1939, 16 000 hommes de l’ancienne armée républicaine espagnole sont internés tandis que sa mère l'est dans les camps d'Argelès et de Gurs. Au moment de la naissance d’Estèva, la famille est domiciliée à Réalville (Tarn-et-Garonne). On peut supposer que le père a été transféré du camp de Septfonds au 533e GTE (Groupement de travailleurs étrangers) à celui de Réalville. Vivant avec sa famille dans une grande précarité, le jeune Estèva est atteint par le scorbut et il ne doit qu’à la ténacité de sa mère de pouvoir conserver ses dents grâce à une petite ration de citron qu’elle obtient au prix d’autres privations.» Après avoir passé l'après-guerre à Montauban, la famille déménage en 1953 à Antony, où elle est confrontée pour la première fois à la xénophobie. Licencié ès lettres et visiteur médical, il fréquente la Fédération ibérique des jeunesses libertaires. Il vit alors en HLM à Antony avec sa mère, en deuil, et sa compagne Nadine, jeune peintre issue de la grande bourgeoisie française. Roda-Gil rencontre Julien Clerc en 1967 au café L’Écritoire, dans le Quartier latin de Paris. Ils entament une collaboration fructueuse qui s'interrompt en 1980. Les deux complices collaborent à nouveau en 1992 pour l'album Utile, qui obtient le prix Vincent-Scotto l'année suivante: «À quoi sert une chanson si elle est désarmée?», s'interrogent-ils, dans la chanson qui donne son nom à l'opus. Il écrit en tout plus de 700 chansons. Se vantant «d'avoir introduit la poésie dans le disco», Roda-Gil a également écrit pour France Gall et Claude François («Alexandrie Alexandra», «Magnolias for Ever», «Rubis»). Un an après la mort de ce dernier, en 1978, il participe pour Gérard Lenorman à l'album Boulevard de l'océan. En 1984, il coécrit avec Pascal Danel plusieurs des synopsis de l'émission de variété scénarisée Macadam. Johnny Hallyday, Juliette Gréco, Vanessa Paradis, Barbara, Françoise Hardy, Gilles Dreu, Didier Marouani, René Joly, Christophe, Léonie Lousseau, Serge Utgé-Royo (catalan et libertaire lui aussi, il interprète «la Makhnovtchina», dont Roda-Gil a écrit les paroles), Catherine Lara, Richard Cocciante, Pascal Obispo ou Louis Bertignac ont également interprété ses titres. Nadine Delahaye devient sa femme et l'amour de sa vie jusqu'à sa mort le 27 février 1990, d'une leucémie. Roda-Gil s'est fait un dictionnaire des mots d'une et deux syllabes. ... Source: Article "Étienne Roda-Gil" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.